Technothécaire

Blog techno pour bibliothécaires francophones par une bibliothécaire un peu geek et très curieuse. Revue des technos qui sont dans les bibliothèques publiques un peu partout dans le monde. Technologies de base ou avancé? Tendances lourdes ou modes? Des liens vers des ressources, des blogs allumés (en anglais ou français), des réponses à des questions.

2006-06-26

Web2.0 et les bibliothèques

Le Web2.0 est un concept qui alimente beaucoup de discussions. C’est le terme qui a été retenu pour désigner la migration du Web comme un ensemble de sites à une plateforme informatique qui fournit des outils qui relient les contenus. On perçoit surtout en ce moment, la mutation des logiciels, des outils courants du Web1.0 qui migrent vers des applications dites Web2.0.

En ce moment, tout nouveau logiciel ou application est Web2.0 car Web2.0 c’est aussi une nouvelle approche marketing. Les petites entreprises (start-up) Web2.0 poussent comme des champignons en ce moment. Même le terme Web2.0 fait maintenant l’objet d’une demande de « trademark ».

Hervé Le Crosnier a fait une présentation (Définir le Web2.0) lors des conférences sur le Web2.0 et la documentation en mars 2006 à l’école de bibliothéconomie de l'Université de Montréal où il offrait une liste des applications qui ont muté vers une approche Web2.0. Les sites personnels sont devenus des blogs; Britannica Online a maintenant un compétiteur en Wikipédia; les répertoires, tel Yahoo, sont remplacés par les « social software bookmarks » ou les sites de partage de signets comme Del.icio.us (acheté par Yahoo à la fin de 2005). Ces applications Web2.0 ont un point commun, la participation de l’utilisateur.

Social softwares : la mutation des signets, favoris et autres listes de URL

Depuis que j’utilise internet, je suis passée des signets de Netscape, aux favoris d’Explorer, aux « bookmarks » avec « tags » de Firefox puis à Del.icio.us à l’automne 2005. Je suis depuis toujours, curieuse d’expérimenter de nouvelles façons d’organiser les contenus.

La façon dont nous classifions, pour notre usage personnel, l’information glanée sur le Web a subi une évolution tranquille jusqu’à tout récemment. Tenir à jour sa liste de favoris ou signets n’a jamais été simple. Tout bouge rapidement sur le Web. L’information qui était disponible hier ne l’est plus demain. Il devenu de plus en plus difficile de classer l’information et la mise à jour de nos signets était une tâche herculéenne.

De plus, la vague d’information, de contenu est si important que l’on peut facilement « craquer » sous le poids de la surabondance de contenu. Contenu qui n’est pas toujours pertinent.

Les applications de partage de signets ou « social software bookmarking » permette un accès en tout temps, une indexation selon nos propres concepts avec des mots clés « tags » et un partage de ces mots clés et liens : des articles de revues, d’articles de journaux, photographies, listes, blogs avec d’autres utilisateurs.


Les « tags » sont des mots clés descriptifs qui sont associés à un contenu. Ils sont souvent choisis de façon informelle et selon une classification personnelle. Ils permettent à leurs créateurs d’organiser, chercher et exploiter le contenu ayant retenu leurs attentions.

Del.icio.us fut l’un des précurseurs de ce type d’indexation et de partage de signets/favoris personnels. Il est important de comprendre que les utilisateurs indexent avant tout pour leur usage personnel et que le partage de cette indexation est un effet secondaire. Un effet secondaire intéressant qui peut être utilisé pour découvrir de nouveaux contenus. Un effet secondaire qui permet d’instaurer un mécanisme de veille pour certains contenus.

Dans Simply Del.icio.us, un tutoriel de base pour utiliser Del.icio.us, David Muir mentionne 10 raisons d’utiliser Del.icio.us :

1. Centraliser tous vos signets en un seul endroit, dans une seule ressource.

2. Un accès en tout temps avec un accès à internet.

3. Un sauvegarde automatique et accessible même si vous changer votre ordinateur ou celui-ci meurt.

4. Un partage de vos signets avec des collègues.

5. Recherche par mots clés des contenus.

6. Élargir ou rétrécir la recherche par des mots clés similaires.

7. Une classification par catégories des contenus retenus.

8. Découvrir de nouveaux contenus retenus par d’autres utilisateurs utilisant le même mot clé.

9. Bouquiner les signets d’utilisateurs développant les mêmes thématiques que vous ou pour en découvrir de nouvelles.

10. Une mise à jour continuelle permettant d’instaurer un mécanisme de veille pour certains contenus.

Les logiciels de partage de signets sont une des grandes tendances du Web2.0. Un article dans le Guardian (2 janvier 2006) titrait : Tagging – the latest way to search the web. Chercher, indexer et organiser le web est un vieux rêve. Le web est une grande bibliothèque mais une bibliothèque qui bouge continuellement, qui est en mutation constante. Les systèmes de classification traditionnelle que nous connaissons n’ont pu s’adapter à ces contenus.

Pour une critique des principaux logiciels de partage de signets sur le web voir l’article de Fabio Cevascos.

Les utilisateurs ont trouvé une autre façon d’accéder à leur information. Comme ils le veulent, avec les mots qu’ils veulent. Nos catalogues devront eux aussi s’adapter.

L’impact de cette indexation par les utilisateurs pour les utilisateurs aura des répercussions certaines sur la façon dont nos usagers actuels et futurs utiliseront ou s’attendre à utiliser nos catalogues.

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