Bibliothécaires au 21e siècle
Meredith Farkas a publié un essai intéressant sur son blog « Information Wants to Be Free » sur les compétences nécessaire pour les bibliothécaires du 21e siècle.
Son propos a suscité de nombreuses réactions et m’a permit de m’interroger sur les compétences technologiques et autres qui sont prises pour acquis et quelles compétences sont absentes dans mon milieu de bibliothèques publiques francophones québécoises.
Meredith Farkas suggère une liste de compétences technologiques de base pour fonctionner efficacement dans nos bibliothèques du 21e siècle, J’en ai retenu quelques unes.
La capacité d’anticiper et d’adopter les changements : en technologie tout change rapidement et souvent.
Notre clientèle est et sera de plus en plus techno. Nous devons voir venir ces changements et adapter nos stratégies en conséquence.
Souvent, je vois des gestionnaires être dépassés par la technologie et ils considèrent ces changements comme un problème et non un défi intéressant à relever. Un gestionnaire n’a pas besoin de savoir comment la dernière application « in » fonctionne mais il a besoin de savoir que cette application existe et comment elle peut améliorer nos façons de faire.
L’ignorance est toujours source de peur et de résistance. Si le gestionnaire se tient au courant et communique ses découvertes, au bout du compte, le personnel (des bibliothécaires aux commis) est gagnant. La perception et l’attitude face aux changements est plus positive et ces changements peuvent être abordés avec moins de peur et de réticence.
Les changements sont quasi continuels maintenant. Il est fini le temps des applications que l’on pouvait « garder » 10 ans. 3 ans, c’est maintenant une éternité. Le gestionnaire doit être capable de faire comprendre, de planifier ses stratégies de renouvellement d’équipements, de logiciels en conséquence, tant avec les autorités institutionnelles que le personnel qui utilise ces équipements et logiciels.
Si le gestionnaire n’est pas au courant des changements, comment pourra-t-il les défendre aux autorités décisionnelles? Le risque de se tenir dans une ignorance volontaire ou non est que nous sommes ou serons mis devant une obligation de changer, et souvent à un prix plus élevé (en temps de personnel, d’équipements et d’investissements monétaire).
La pression d’anticiper le changement et l’adoption des nouvelles technologies sera de plus en plus forte au fil des « changement de garde ». Plus les adultes de 35 ans et plus intégreront les postes de gestion, les postes politique, ils s’attendront à ce que les services que nous offrons soient adéquats i.e. que nous ayons suivi le changement technologique. Pour eux, un accès virtuel à la bibliothèque, presque en tout temps, c’est la norme ; ils ont eu accès à leurs bibliothèques universitaires de façon virtuelle presque en tout temps.
Mais nous partons de loin, certains gestionnaires se posent encore la question s’ils vont acquérir des DVD au lieu des vidéocassettes. Les lecteurs de disquettes sur les postes de travail sont obsolètes maintenant, mais combien de nos postes d’accès public internet ont des accès pour clés USB? Pour cela, il faut que le gestionnaire sache que les clés USB existent.
La relation entre la bibliothèque et les services informatiques ou support informatique doit être cultivée et nourrie. Si le gestionnaire de la bibliothèque n’est pas au courant des changements comment pourra-t-il convaincre le service informatique de l’épauler, de collaborer. De plus en plus, la bibliothèque est le port d’entrée des changements technologiques, nous avons eu des accès internet bien avant les autres services municipaux, il est préférable de répondre « présent » et d’avoir une relation d’échange et de support avec son service informatique. Pour cela, il faut « parler » le jargon des gens de IT, il ne faut pas les ignorer en espérant qu’ils savent tout. Ils ne n’ont pas le temps ou l’intérêt de connaître les changements qui arrivent dans notre milieu. C’est à nous à les informer.
C’est ce que Meredith Farkas appelle la compétence de se maintenir à jour avec les nouvelles idées et développements technologiques en bibliothéconomie, de développer son enthousiasme d’apprendre, de découvrir. Nous sommes tous et toutes très occupés, le temps nous est compté, il faut donc mettre à l’œuvre notre talent de trouver les sources d’information de qualité les plus optimales et la façon d’y accéder la plus efficaces que ce soit par lien de flux de diffusion de blogues, de journaux ou prendre des mises à niveau par Webcast.
Il faut aussi avoir l’envie de « sortir » de sa zone de confort. Pour les bibliothécaires québécois c’est peut-être d’explorer les ressources en langue anglaise. Peu de mes collègues lisent en anglais. Il ne s’agit pas d’importer et d’appliquer tel quel les applications, projets etc. mais ces ressources sont un puits d’idées, de réflexion, de resourcement qui me nourrissent et me permettent de me maintenir à jour.
Meredith Farkas donnera un atelier en webcast sur le sujet « Comment être un bibliothécaire du 21e siècle efficace » (ma traduction) le 14 septembre 2006 entre 13 pm et 14 pm :
Education Institute Webcast
Date: Sep 14, 2006 (Thu)Location: NAStart: 1:00 PMEnd: 2:00 PM
Riding the Shift: On Being a Successful 21st Century Librarian
(Note: Meredith's local date/time)
1 Comments:
Très intéressant !
Reste maintenant à espérer que nos élus vont évoluer aussi vite que les technologies ;-)
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